samedi 29 août 2015

La plus belle de Java



Je voulais vous écrire un papier sur notre quotidien en Indonésie, mais Victoria m'a piqué l'idée alors je vous renvoie vers son article ici : https://worthesurprise.wordpress.com/2015/08/22/the-search-daily-life/   (en anglais ! mais google translate n'est jamais loin)

Disons seulement qu'entre les douches indonésiennes (on se verse des seaux d'eau froide sur la tête), la quête de nourriture végétarienne pour Victoria (on se rabat le plus souvent sur un Nasi Goreng - riz épicé), la recherche d'un « homestay » via airbnb, et l'expérimentation des différents modes de transports, notre quotidien est riches en expériences «  en dehors de notre zone de confort » !

échantillons de nourriture javanaise
notre petit supermarché à nous : il y en a partout !


Depuis notre arrivée à Java, il s'est passé bien des choses plus formidables les unes que les autres.
A Malang, posé dans le « homestay » de Yosie, nous avons apprécié sa jolie maison avec son patio, ses adorables gamins, ses petits déjeuners gargantuesques (ET végétariens pour Vic), ses bons conseils pour visiter Java.. mais aussi sa mosquée voisine qui continue à nous réveiller tous les matins à 4h30 et ses moustiques :(

La place principale (Alun Alun) de Malang et sa mosquée sur fond de soleil couchant

L'indonésie a beau être une ile, c'est très montagneux

a moto on transporte vraiment de tout

Séduit par l'expérience des « homestay »  (loger chez l´habitant), on remet ca a Yogyakarta en débarquant chez Bima qui vient nous chercher à la sortie de la gare.
Il joue aussi les traducteurs pour Victoria en nous emmenant à l'hôpital pour traiter des démangeaisons devenues insupportables aux pieds, qu'elle traîne depuis l'Australie et notre expérience de Robinson Crusoe. Apparemment des piqûres de puce de sables qui se sont infectées. Ouf, nous étions bien désemparés pour expliquer ca en indonésien.

Yogya, c'est la capitale culturelle de l'indonésie avec son « Kraton » (palais princier) ses temples hindou (Prambanan) et boudhiste (Borobudur).

l'esplanade devant le Kraton

l'artisanat local, c'est le Batik

on se déplace en Becak sorte de triporteur/moto  avec deux roues a l'avant où les passagers sont assis 
Mais comme on y est au moment du 70eme anniversaire de l'indépendance del'indonésie, beaucoup de choses sont fermées alors on en profite pour se faire quelques journées « flemme » qui font du bien dans notre calendrier de voyageur bien rempli en émotions, sensations, et crapahutages divers et variés.
Après avoir perdu une demi journée à s'y retrouver dans les bus du coin, on finit le lendemain par réussir à arriver à Prambanan avant la fermeture...

C'est le plus grand temple Hindou de l'indonésie et nous avons la chance de servir de cobayes a deux apprentis guides qui souhaite pratiquer leur anglais et nous font la visite gratuite !
On apprend donc plein de choses sur le panthéon Hindou (Shiva et son fils Ganesh celui avec la tète d'éléphant, Visnu, et Brahma) et tout le symbolisme qui y est associé (feuille de lotus, serpent, bœuf, …



le temple principal (hindou) de Prambanan



La nouvelle réincarnation de shiva :)

les bas reliefs sont superbement préservés



A Prambanan il y a aussi un temple boudhiste du 11eme siècle, preuve d'une grande tolérance religieuse, voir même d'un syncrétisme interregligieux avant la conversion de l'archipel à l'Islam au 14eme siècle pour raisons essentiellement commerciales. Ainsi toutes les religions monothéistes restent acceptées en Indonésie même si l'Islam domine.

On termine notre journée « temple » a Ratu Boko, sur sa colline qui domine la ville, et qui était probablement une résidence princière avec sa « porte du soleil » qui permet d'admirer un coucher de soleil royal !




Puis on prend le bus de nuit pour rallier le port de Jepara d'où nous embarquerons vers l'ile paradisiaque de Karimunjawa que nous avait recommandé Yosie à Malang.
On est là en dehors des sentiers battus, la destination n'étant pas référencée dans le lonely planet, et ca s'en ressent sur les tarifs contenus et nos compagnons de voyage qui sont pour la plupart indonésiens.
Pour le coup, on s'est laissé aller à la formule « all included » en réservant transport+sejour+3 demi journées de snorkelling auprès du très efficace Jojo de la société Dunia Bintang Tour&Travel pour un million de roupies chacun... soit 65 euros...:)

C'est un festival de plages, couchers de soleil à tomber, plongées en apnée autour de coraux malheureusement bien mal préservés, et de poissons multicolores, de pic nics sur des ilots « palmiers sable blanc »...

Parfois je me répête... alors laissons parler les photos...



poissons pas farouches, surtout qu'ils sont abondamment nourris par les touristes indonésiens






tiens ? Une sirène !



pic nic sur l'ile précitée


L'après midi ?  on remet ca.... 


on est bien content d'avoir investi dans un appareil photo sous marin en australie


On se plait tellement qu'on décide de rester un jour de plus, mais le lendemain, Jojo nous annonce qu'en raison de grosses vagues, le bateau ne pourra pas venir nous rechercher. Quoi ? Un jour de plus sur cette ile paradisiaque, ou l´hébergement coûte 7 euros la chambre double et le dîner est à moins de 1euro chacun.... ? Oulala, trop dur... 




Qu'à cela ne tienne, on loue un scooter et on part explorer l'île... et il nous arrive une des plus belles expériences de voyage de notre étape indonésienne, nouvelle preuve que c'est en dehors de notre zone de confort qu'arrivent les plus merveilleuses des aventures .
Après une grosse bosse sur la route le scooter cale et refuse de repartir...:(
Je diagnostique que l'antiparasite de la bougie s'est débranché mais après m'être attaqué au démontage du plastic du scooter, force est de constater mon manque d'expérience avec les scooters :(
Et évidemment, on est en dehors de la zone de couverture « télephone ».

Comme on doit faire un peu pitié avec notre scoot à moitié démonté, un puis deux puis trois locaux s'arrêtent et c'est finalement Noryanto, un jeune indonésien qui nous remorque jusqu'au « garage » le plus proche avec sa moto. Il ne parle pas un mot d'anglais et comme je suis hors couverture « google translate » , c'est victoria qui nous sauve la mise avec ses talents linguistiques et son petit carnet sur lequel elle note les mots d'indonésien qu'elle apprend au fur et a mesure.


Pendant que le mécano nous dépanne avec les bons outils (et en profite pour nettoyer le filtre a air totalement encrassé par les pistes du coin) ce qui nous coûtera au total... moins de 3 euros, on arrive à dialoguer avec Nor à grand renfort de gestes, de dessins, et de rigolade.
Au final, il nous invite chez lui, une case au milieu d'un village « hors piste » ou nous sommes accueillis par sa famille qui insiste pour nous faire goûter pleins de nourriture locale délicieuses pendant que Nor va cueillir des noix de coco.


Nous sommes un peu l'attraction dans ce petit village de pêcheurs et chacun vient nous saluer en s'extasiant sur la blondeur de Victoria.
Comme si ca ne suffisait pas de nous avoir sauvé la mise avec le scoot et nous avoir accueilli comme des rois, Nor nous invite sur un bateau jusqu'à une petite maison posée au milieu d'un lagon où ils cultivent des algues et d'où nous plongeons dans une eau quasi chaude pour admirer un nouveau coucher de soleil (on ne s'en lasse pas).






les algues cultivées...

...en train de sécher

Comme la nuit tombe, il est temps de rentrer (de nuit, ce qui ne sera pas une mince affaire sur les routes défoncées où il y a souvent plus de trous que de route)
On se quitte avec force sourires et démonstrations d'amitié et au moment de se laisser nos coordonnées, je prends une grande lecon d'humilité : Je laisse mon adresse à Paris, mon telephone indonésien, mon adresse email, mais au moment de tendre mon carnet de notes à Nor pour qu'il note les siennes, je réalise qu'il sait à peine écrire son nom, et il demande à un ami d'y noter son numéro de téléphone.
Voici des gens qui honnêtement vivent avec pas grand chose mais sont prêts à tout partager avec des étrangers dont ils ne parlent pas la langue (et refusent d'accepter le moindre paiement pour leur hospitalité). Victoria dit que c'est l'Univers qui me remercie pour tous les gens que j'ai hébergé à Paris... Bon ben alors si c'est une question de Karma...  :)

Qu'à cela ne tienne, on arrivera ensuite jusqu'à mon départ de l'île à dialoguer par sms (et google translate pour ma part ;) car Nor est plus agile avec son clavier de téléphone qu'avec un stylo.







Prochaine étape : Wonosobo ! 


vendredi 14 août 2015

Mont Ijen & Beauté Volcanique


Après une semaine à Bali nous voilà parti pour l'ile voisine de Java, la plus peuplée d'Indonésie.
Et ca commence plutôt bien... après s'être fait arnaquer par le chauffeur de bus qui nous fait payer au moins 3 fois le prix pour rallier le port de Gilimayuk, la traversée en ferry est elle à 50 centimes (7500 roupies). Youpi !

Après 45 minutes de traversée, une navette gratuite arrangée par le bed&breakfast (ici ca s'appelle un homestay) que nous avons réservé par airbnb nous dépose devant notre nouvelle demeure. Ma, l'adorable matriarche des lieux nous accueille avec un thé et des petits gâteaux, et la conversation s'installe tant bien que mal avec les rudiments d'indonésien que Victoria a commencé a apprendre (elle parle déjà 5 langues et a hâte d'en apprendre d'autres...). Comme il y a déjà des francais sur place et qu'ils font le trajet inverse de nous, on s'échange nos conseils de voyageurs.
C'est simple (pas d'eau chaude mais on s'en passe très bien vu la température) et en explorant les environs, on tombe sur un petit resto sympa envahi de plantes vertes. Bonne surprise, les plats sont à moins de 1 euro, même si Victoria a du mal a obtenir un plat vraiment végétarien.
Les gens sont toujours aussi souriants et comme c'est moins touristique que Bali, on semble déclencher un intérêt plus sincère des locaux et on a moins l'impression d´être des touristes

Comme le wifi est vraiment excellent, on en profite pour mettre à jour les blogs et les téléphones avec tout ce qu'il faut comme applis de voyageur.

La grosse attraction du coin c'est le Mont Ijen, un volcan actif et on s'offre la rando en pleine nuit pour admirer à la fois les « feux bleus » au milieu des émanations de souffre émis par le volcan visibles la nuit puis le lever de soleil dont on nous a dit des merveilles.

La montée est raide, mais avec l’entraînement que je suis depuis quelques mois, j'en viens a bout facilement, mais ce n'est pas le cas de Victoria qui traîne un peu la patte.
Heureusement, en haut le spectacle est à la hauteur des efforts consentis.
En descendant dans le cratère, on croise des mineurs qui transportent des charges conséquentes de souffre dans des paniers portés sur les épaules.



En bas, c'est un étrange butagaz naturel géant qui nous accueille, noyé dans les vapeurs de souffre



Mais même avec les masques à gaz fournis, on suffoque quand le vent tourne et qu'on se retrouve dans la fumée acre qui sent l'oeuf pourri.
Alors on remonte en croisant les retardataires qui se bousculent pour aller admirer les feux bleu et on arrive juste à temps pour un lever de soleil sur lit de nuage absolument sublime.
Alors comme d'hab´ laissons parler les photos !

premières lueurs de l'aube...



le lac au fond du cratère de l'Ijen, ses vapeurs de souffre, et son étrange couleur ne donnent pas vraiment envie d'aller s'y baigner !! 

soleil sur lit de nuages

là c'est mon ombre qui se reflète sur le nuage de souffre : je suis sur le bord du cratère et que le soleil est "rasant". Ca a l'air de rien en photo, mais en vrai c'est magique ! 


Il y aussi le Mont Raung (celui qui perturbe actuellement les liaisons aériennes de l'indonésie comme l'avait fait il y a quelques temps le volcan islandais au nom imprononçable) qui nous gratifie en live un joli panache de fumée.z
le mont raung

petit panoramique offert par mon nouveau jouet téléphone

OK, ce n'est pas un selfie Xtine !


une fois le soleil levé on se rend compte qu'on a marché sur la crête du volcan



boules de coton posée sur arbres à la redescente
A Java, on n'a pas seulement changé d'île mais aussi un peu de culture car la religion dominante est désormais l'islam au lieu de l'hindouisme.
Et le premier réveil a été un peu brutale. A 4h30 du matin commence l'appel à la prière et ca pique un peu. Car chaque mosquée y va de son haut parleur poussé au maximum et ca sature à donf' !! A l'arrivée pas d'harmonie, plutôt une cacophonie !

Nouveauté ! J'ai essayé d'enregistrer le résultat, on verra ce que ca donne...
https://soundcloud.com/thoutankarton/cacophonie-muezzin 

Dommage car ca pourrait être joli, mais il leur manque un ingénieur du son pour gérer la saturation, voire parfois des cours de chant.

Sur la route, en revanche, même topo, des scooters majoritaires qui déboulent de tous les côtés, et la loi du plus gros qui domine : en scooter on a intérêt à se pousser quand un bus ou un camion déboule sur ta voie. Comme ca roule ici aussi à gauche, je bénis l'entraînement recu en Australie...

Le dernier jour on retourne dans le premier resto sympa ou l'on avait mangé et là, bonne surprise, il y a de la musique live, deux gars vraiment talentueux qui enchaînent les reprises, alors forcément je finis par sortir l'harmonica, rapidement suivi par Victoria qui emprunte une guitare et on se fait une chouette session musicale très appréciée des gens du coin !



Le lendemain, aux aurores on emprunte un nouveau mode de transport pour Malang :le train, qui met 8 heures pour parcourir les 300km mais ne nous coûte que 5 euros chacun en classe économie, un peu spartiate mais qui nous permet de voyager « comme les locaux ». Posé à Malang, on veut aller voir les volcans du coin, dont le fameux mont Bromo, mais les tarifs d'entrée dans les parcs nationaux ont étés multipliés par 10 par rapport à l'année dernière. A plus de 20 euros chacun (30 euros le weekend) pour avoir le droit d'emprunter une route pourrie, on a de nouveau l'impression d'être des portes monnaies à pattes, d'autant que les gens du coin, qui normalement paient le dixième du prix, ne paient en fait pas du tout... On se serait bien fait passer pour des indonésiens, mais avec nos crinières blondes qui dépassent du casque et nos yeux bleus, ca ne le fait vraiment pas.


On se console en rachetant une petite guitare pour Victoria qui sera plus facile à transporter et j'en profite pour apprendre mes premiers accords de guitare !!