dimanche 22 février 2015

L'influence française inattendue sur l'urbanisme de Buenos Aires

L'obélisque de Buenos Aires construit à l'occasion du 400eme anniversaire de la fondation de la ville
Buenos Aires est souvent appelée le Paris de l'Amérique du Sud. Et effectivement, en levant le nez dans les grandes rues du centre, on retrouve la même unité architecturale des immeubles haussmaniens du Paris du 19e siècle. A cela plusieurs raisons: d'une part les dates de construction (l'Argentine est indépendante depuis 1816), mais aussi au fait que les riches argentins allaient souvent passer l'hiver austral en Europe, c'est à dire en été chez nous, et ont parfois ramené dans leurs "bagages" des architectes, Paris étant déjà à l'époque une référence en matière de style (et je ne parle pas que de la couture)...







l'avenue du 9 juillet : les champs Elysées de Buenos Aires



Mais quand je parle de l'influence française, c'est davantage à une anecdote rigolote que je pense : Au 19e siècle, lors de l'urbanisation de Buenos Aires, il est décidé de percer une large avenue au cœur de la ville, l'avenue du 9 juillet qui traverse la ville du Nord au Sud.
Quand je dis une large avenue, c'est pas une galéjade, c'est même l'avenue la plus large du monde.

Pour cela, des patés de maison entiers ont été rasés sur une largeur de plus de 100m à travers toute la ville.
Toute la ville? Pas tout à fait ! Car un paté de maison résiste encore et toujours à l'envahisseur l'urbanisme.
Si l'on regarde sur google map, on constate en effet qu'au nord, l'avenue est obligé de contourner un bâtiment. 

Que s'est il donc passé ?
Si l'on zoome un peu on constate que le bâtiment en question, c'est l'ambassade de France en Argentine. 
L'anecdote est amusante 

En vertu du principe d'extra territorialité des ambassade (lorsque vous êtes dans une ambassade française, vous êtes considéré sur sol français et c'est le droit français qui s'applique), les autorités argentines n'ont pu exproprier les terrains, et l'ambassade de France se dresse ainsi fièrement au milieu de l'équivalent argentin de l'avenue des Champs Elysées. Et comme c'est un très beau bâtiment, les porteños (habitants de Buenos Aires) ne s'en plaignent pas du tout.




le petit décrochage de l'avenue pour contourner l'ambassade


Cocorico :)

Buenos Aires

C'est dans l'avion qui, d'un coup d'aile m'envole vers la Patagonie que je peux prendre le temps de raconter ces premiers jours de voyage.


Ma première journée en solo à Buenos Aires ((ici on dit BA, BsAs ou CABA (Ciudad Autonom de Buenos Aires)) a commencé par la logistique : recharger les cartes SIM et de Transport (Subte) aimablement prêtées par Ignacio. Il m'a confié les clés de son appartement, je suis complètement autonome, et « comme à la maison ».

Un tracteur aquatique dans la reserva ecologica:)

Je me rends dans la « reserva ecologica » qui borde le front de mer. Le Lonely Planet m'annonce des oiseaux, des iguanes, et autres animaux et je m'émerveille à l'idée que cette grande ville héberge en son sein un parc naturel. Bon, en fait c'est juste un grand parc avec des chemins de terre en gravat,beaucoup de moustiques, quelques joggers, et surtout, surtout, des avions qui passent en continu au dessus de ma tête : nous sommes sur le couloir aérien de l'aéroport Jorge Newberry ! Bon c'est sympa quand même mais un peu survendu.
vue sur la ville depuis la "reserva écologica"
Le ciel devient menaçant et je me laisse surprendre par une pluie diluvienne (vraiment diluvienne, les caniveaux débordent). Je laisse passer le gros de l'orage et me réfugie dans l'une des plus belle librairies au monde : l'Atenéo est située dans un ancien théatre. Et c'est beau ! Vraiment beau. Plein de dorures, elle vend aussi ses livres à prix d'or et héberge un salon de thé sur l'ex-scène du théatre.
Panorama Ateneo

La librairie de l'Aténéo


En sortant je retrouve Silvina, une couchsurfeuse de BA qui a répondu à mon invitation à pratiquer le français. Elle m'entraîne dans un petit resto du coin, et l'on cause voyage & lectures (on partage quelques « livres favoris » comme l'alchimiste, la prophétie des andes, ou le petit prince).

Le lendemain, et sur ses bons conseils, je me rends dans une « cueva » pour changer mes euros.
Kézaco une cueva ? C'est un bureau de change au noir (mais les argentins préfèrent parler de « change au « bleu »)
En effet l'Argentine présente la particularité d'avoir plusieurs taux de change. L'inflation galopante que connaît le pays fait que les argentins préfèrent garder leurs économies en dollars ou en euros, plutôt que de subir une dévaluation de 40 % par an sur leurs économies en pesos. Cela n'a fait qu'entrainer une spirale à la baisse de la monnaie argentine, et le gouvernement, après une crise majeure en 2001 a introduit un strict contrôle des changes, au taux officiel d'environ 10 pesos pour un 1€ et largement taxé.
Cela ne fait pas les affaires des argentins qui préférerait mettre leurs économies à l'abri de l'inflation, ou pour ceux qui souhaitent voyager à l'étranger. Du coup, un marché parallèle de devises s'est mis en place pour ceux qui sont prêts à payer plus cher pour avoir des devises.
Dans l'avenidad Florida, l'artère commerçante de la capitale, les changeurs de rue sont légion, mais je préfère me rendre dans une « cueva » , sorte d'officine officieuse où l'on me propose 13 pesos pour un euro au lieu de 10. En changeant 500€, je gagne 1500 pesos par rapport au taux officiel!
Comme la coupure maximale en Argentine est de 100 pesos, ça fait beaucoup de papier monnaie dans la banane !:D
J'ai l'impression d'avoir gagné à la loterie, et je file commander un menu del dià à côté de la plaza Francia, pour 75 pesos, ce qui fait 7€50 au taux officiel, mais 5€75 au taux « bleu ».

J'enchaîne avec un des sites les plus visités de Buenos Aires : le cimetière de la Recoleta, une sorte de père lachaise local, où sont enterrés plein de gens riches et/ou célèbres. L'architecture funéraire y est …. particulière ! Les monuments ostentatoires, et les cercueils sont exposés sous leur petit mausolée. Bref il faut lever les yeux et non regarder à terre pour voir les tombes.


Un "gato" affectueux

Je repère les dernières demeures de quelques célébrités comme Raul Alfonsin, un ex président, ou « Evita » Peron, l' icône de la nation Argentine. Intrigué par la dévotion dont elle semble faire l'objet, je découvrirai le soir, et via wikipédia, la vie de cette passionaria adulée par les classes populaires argentine (et présente sur les coupures de 100 pesos).
Les témoignages des nombreux fans d'Evita sur sa tombe
Le lendemain je décide de suivre une visite guidée, ce qui est quand même plus sympa que de se promener tout seul : les « free tours » abondent sur couchsurfing et en compagnie d'Enrique, j'apprends plein de détails sur la double fondation de la ville de Buenos Aires et l'histoire du pays notamment le difficile passage de la décennie de dictature militaire et l'histoire émouvante des «folles de la place de mai ».

Buenos Aires a aussi son obélisque !
N'ayant pas vocation à dupliquer wikipedia, je laisse ceux qui s'y intéresseront s'y référer ;) mais je vous raconterai dans un prochain billet une anecdote amusante sur l'influence majeure que la France a eu sur l'urbanisme de BA !





Le soir, Ignacio m'a réservé une surprise : en compagnie de Luisina sa copine , il m'entraîne dans un pub pour une jam session blues de haute volée. Je suis aux anges, la musique est excellente, les (bons) interprètes se succèdent, et bien sûr on m'invite sur scène. L'instant jubilatoire d'un solo sur un blues en espagnol sera capturé sur vidéo par Ignacio (à suivre) pendant que Silvina prend des photos.




J'en profite pour vous donner la règle du jeu de ce blog : plus vous commentez, plus je publie ! (dans la limite du temps et du Wifi à ma disposition bien sûr !:)
Ca me motive à écrire, et ça me plaît énormément plaisir d'avoir vos retours. Je rappelle que j'avais cessé de publier dans mon précédent blog faute de commentaires alors ce n'est pas une menace en l'air;) !







mercredi 18 février 2015

C'est parti !!

Qu'elle est étrange, cette dernière matinée parisienne. J'observe attentivement mon quotidien : la prochaine fois que je le reverrais, ce sera dans de nombreux mois...
D'ici là, ma vie tiendra dans les 50 litres de mon sac à dos.
Les bagages sont prêts. Bon, ils sont prêts depuis quinze jours... J'ai réussi à très largement limiter le poids en étant draconien pour tout ustensile de plus de 150g, sommé de prouver son utilité avant de franchir son seuil.

C'est à Victoria et Valeria qui ont accepté de se faire gardiennes de mon home sweet home que je dédie ce premier billet.
Valeria est Argentine. Je l'avais rencontrée il y a 3 ans, alors qu'elle visitait Paris. Alors que je pensais la retrouver dans son pays, c'est à nouveau elle qui vient à Paris. Pour un peu, on se croisait au dessus de l'Atlantique. En anticipant son arrivée et en retardant mon départ, j'ai pu profiter d'un stage accéléré en us et coutumes argentines. A commencer par le maté : une infusion d'herbes qui est à l'Argentin ce que la baguette est au Français. Voire davantage : il peut arriver au Francais de poser son pain alors que l'Argentin ne se sépare jamais de son thermos, de son maté et de sa bombilla.

«Mate en calabaza». Publicado bajo la licencia CC BY-SA 2.5 vía Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mate_en_calabaza.jpg#mediaviewer/File:Mate_en_calabaza.jpg.
La Cuia de mate et sa Bombilla


A Buenos Aires, je vais retrouve Ignacio que j'avais hébergé quelques jours à Paris au printemps dernier. Il a gentiment accepté de m'héberger à son tour.


Après un vol sans histoire au dessus de l'Atlantique, j'arrive à 9h30 par... 29° à l'ombre.
Passeport, Visa, bagage... Grâce aux bons conseils de Valeria et aux pesos argentins qu'elle m'a avancé, grimper dans le bus climatisé qui m'amène vers le centre est un jeu d'enfant. Mon espagnol, patiemment révisé avec l'aide de Victoria, n'est pas trop rouillé et j'arrive (apparemment) à me faire suffisamment comprendre pour acheter mon billet de metro et demander mon chemin. L'inverse n'est pas toujours vrai et j'ai parfois du mal avec l'accent des Argentins !:D
Le métro de Buenos Aires
Ignacio m'accueille en compagnie de Luisina, sa copine qui me régale d'Empanadas « maison » dès mon arrivée. L'AM, nous profitons de ce mardi 17 février férié en Argentine pour nous promener dans le centre ville pour un petit tour d'horizon de la capitale argentine.
Démonstration de Tango 
Le ravissant quartier de La Boca, à coté du port, et ses pimpantes maisons multicolores, accueillent les groupes de touristes sur un air de tango argentin. 


Les maisons pimpantes du quartier de "La Boca"
Le vieux pont symbolise la liaison entre la ville et sa région


La Casa Rosada



Plaza de Mayo
Puis nous cheminons vers la « Plaza de Mayo », ou trône la « Maison rose », siège du gouvernement, la cathédrale de Buenos Aires ou officiait le pape François dans sa précédente affectation, et autres bâtiments officiels.




Le soir, ce sera à mon tour de tenter une quiche lorraine pour poursuivre l'échange gastronomico-culturel avec mes hôtes.










El Libertador : Le général San Martin

La précédente affectation du pape François !

dimanche 15 février 2015

La physique de la quête

"J'ai fini par croire en quelque chose que j'appelle la physique de la quête (...) Elle repose en gros sur le principe suivant :

Si vous êtes assez courageux pour laisser derrière vous tout ce qui est familier, réconfortant, ce qui peut aller de votre maison à de vieux ressentiments amers et entreprendre un voyage pour chercher la vérité au bout du monde ou au plus profond de vous-même. Et si vous êtes prêts à considérer tout ce qui vous arrive dans ce voyage comme une clef, si vous considérez que tous ceux que vous rencontrez en chemin ont quelque chose à vous apprendre. Et si vous êtes prêts à assumer quelques réalités très difficiles vous concernant, alors la vérité ne sera pas gâchée"


Extrait du film "mange, prie aime" Marzo de 2011

Lu sur le mur d'une chambre d'hôtel à La Paz (avril 2011)

mercredi 11 février 2015

Ma position par GPS sur le globe terrestre

Pour visualiser ma dernière position connue sur le globe terrestre par GPS, voici le lien qu'il vous faut!
http://www.greenalp.com/realtimetracker/index.php?guestmode=1&viewuser=thoutankarton

En passant, c'est un comble, moi qui me suit battu contre les mouchards et espionnage électronique, je suis ma propre victime consentante de la gadgeterie technologique :)

dimanche 8 février 2015

La photo illustre 7 ans d'évolution de la compacité.
Exit les chargeurs externes, et les accessoires : tout est intégré au téléphone secondé par une solide batterie externe au standard USB.

Du coup, je prends un PC plus grand, et un meilleur appareil photo, celui déjà étrenné en Afrique il y a 4 ans.  



samedi 7 février 2015

Les préludes

4 ans que je projetais ce voyage. Depuis mon retour du précédent, en fait… une belle virée de 3 mois au Pérou et Bolivie dont vous pouvez retrouver le blog en cliquant sur le lien.


Cette fois ci, ç’aurait du être cap au sud-est,  vers  l’Arménie, le Népal puis l’Asie, Indonésie, Australie.
Mais le calendrier n’était plus le bon : partir au mois de février, c’eût été aborder le toit du monde en plein hiver , puis l'asie au moment de la mousson, et atteindre l’Australie en plein… hiver austral.
Armé d’un tableur j’ai alors redéfini l’itinéraire idéal pour être toujours en été !


La carte de l'itinéraire publiée fin novembre a donc connu quelques amendements.
Je démarre par l'Argentine le 17/02 à Buenos Aires, puis je filerai directement au sud vers le parc des glaciers et son Perito Moreno, peut être la terre de feu (mai est-ce que ça vaut le coup d'aller si loin!) , avant de remonter vers le nord le long de la frontière chilienne.
Puis ce sera l'Uruguay, les chutes d'Iguazu et le Brésil
Ensuite le Mexique et/ou Cuba, et la traversée de l'Atlantique vers l'Océanie avant de remonter vers l'indonésie et l'Asie du Sud Est (Cambodge, Laos, Thailande).
Après... ? Oula, déjà, on fera le point puis on essaiera de finir en beauté par Le Népal, l'Iran, l'Arménie, la Turquie, la Slovaquie !

Le mode de transport : Pas à moto ?
Et non, pas à moto. J'ai réalisé lors de mon dernier voyage qu'on est plus libre armé de son seul sac à dos. Ce qui n'exclue pas d'en louer sur place ou pour des portions de trajet. Ce sera donc à pied, en bus, taxi collectif, en auto stop, moto stop, bateau-stop, vélo, pousse pousse, charrette à bras, en avion si nécessaire pour les étapes de liaison. L'idée est de voyager au maximum comme l'habitant.

Hébergement : tu vas crècher où ?
Auberge de jeunesse et couchsurfing.

Couchsurfing : quézako ?
Cela fait 4 ans que j'héberge des voyageurs à Paris via le Couchsurfing. Le but de ce site internet est de mettre en contact voyageurs et hôtes mettant un canapé (couch en anglais) à leur disposition. J'ai hébergé plus de 80 personnes, rencontré plusieurs centaines, à chaque fois des rencontres fabuleuses, et je compte bien revoir un maximum de ces amis au cours de mon voyage... et en rencontrer de nouveaux.