lundi 25 mai 2015

San augustin & expériences shamaniques


C'est donc en compagnie de deux français Pierre et Noé que je décide de tenter l'expérience shamanique de l'ayhuasca. Un puissant hallucinogène qui fait vomir et te permet de découvrir ton animal totem si l'on en croit la littérature sur le sujet:)

On se soumet à un régime draconien sans viande, sans graisse, sans alcool, pendant 2 jours.
J'aborde le truc tranquille, après plusieurs témoignages d'amis ayant tenté l'expérience et m'ayant alerté sur ses cotés désagréables(vomissements notamment)
C'est donc avec Julian, Christian, Ahau, Papy, Hannibal et quelques autres que je participe à la cérémonie sous les augures du Taïtaï Hannibal, hériter d'une longue lignée de Taïtaï (les taïtaï c'est le généraliste des shamans).

Hannibal le Taïtaï du Putumayo une région reculée de l'Amazone Colombienne 

On démarre vers 17h, on allume le feu, on purifie le lieu en brulant des plantes ou bois aromatique. Nous sommes dans une Finca (ferme) semi abandonnée, face à la vue splendide de la gorge du Rio Magdalena.
On sniffe du tabac rapé, et on mâche des feuilles de coca qui engourdissent la langue et éveillent l'esprit. On parle mais la barrière de la langue est là. On joue aussi de la musique tam tam clochettes, … Mes harmonicas, et mon œuf sont aussi de la partie.

Vers 21h , le Taïtaï entre en scène. Il y a un petit autel improvisé où, après forces mélopées nous est servi le Yagé (prononcer yaré), dans un petit gobelet, (ou la purga).

Le liquide est acre et acide à la fois. Il est fabriqué notamment avec de l'Ayahuasca, une liane aux propriétés hallucinogènes (cf wikipedia pour ceux que ça intéresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Ayahuasca)
Le premier effet, assez immédiat, est sur l'estomac. Ca glougloute sévère. C'est une purge après tout. Curieusement, pas de vomissement, mais une bonne chiasse pendant quelques heures.
Le Yagé me plonge dans une semi torpeur où j'ai l'impression de rêver éveillé. Les mélopées du Taïtaï nous rappellent pour le deuxième service et j'expérimente une sensation de séparation du corps et de l'esprit, mais pas d'hallucination. 
Les mélopées (et les notes d'harmonica – souvent discordantes!) du taitai nous tiennent éveillées jusque vers 3h du matin. Après quoi je me rabats sur mes boules quiès et réussit un peu à dormir 2 à 3h entrcoupées de nouvelles mélopées et... du chant du coq !
Au réveil, Aguapanela, boisson chaude à base de sirop de canne à sucre réchauffé sur le feu, et un petit pain sont là en forme de petit déjeuner. Je partage mes médecines naturelles à moi huiles essentielles de Hélycrise, Camomille, Gaulthérie et eucalyptus citronné. Ils sont tous partants.

On se rapatrie vers l'auberge de jeunesse où je me rattrape de mes 2 jours de jeûne vegan en dévorant un petit dèj somptueux...

J'ai aussi sympathisé avec John, le cuisinier colombien, mais avec toque de cuisinier français qui m'a servi d'excellents poulets au légumes que je n'ai pu apprécier à leur juste valeur en raison d'un nez bouché de chez bouché. Frustrant pour apprécier la nourriture simple mais saine de Colombie. 

Après moults heures de recherche sur internet, l'itinéraire est tracé. 
Je pars vers Salento, la zona cafétera, et la vallée de Cocora. 
Puis je monterai vers le nord : Carthagène et Santa Marta, où j'espère pouvoir passer mon paddy (certification de base pour plongée en bouteilles) avant de partir pour le Mexique le 12 juin et d'aborder l'Australie le 1er juillet.

A suivre... 




dimanche 24 mai 2015

San Agustin


A San Agustin, village et site archéologique majeur du continent, après 10 jours de dortoirs, j'élis domicile dans une single un petit hôtel au milieu de son parc à deux pas du musée archéologique.


la place centrale et l"église de San Agustin
Au petit déj', torréfié puis moulu sous tes yeux (et tes narines), le café exprime tous ses arômes.

le fruit, la graine, décortiquée, puis torréfiée à point

le mini four à torréfier le café maison

La visite des sites archéologique me permet de découvrir une civilisation sud américaine qui me rappelle ce que j'avais vu au Chavin de Huntar au pérou il y a 4 ans.






Dans la symbolique on retrouve l'homme jaguar, l'oiseau avec un serpent dans son bec, la grenouille, ... présents dans toute la mythologie andine.




il y a aussi ces figures étranges tenant un enfant par les pieds. Interprétation ? 


L'élément le plus notable à San Agustin, ce sont des statues érigés autour de tombes, parfois en hypogées qui rappellent les dolmens bretons. Les statues semblent représenter des esprits protecteurs souvent en lien avec la nature, des guerriers, des femmes, ... . Elles datent du 1er millénaire ap JC.

homme lézard ? Crocodile ? 


A san Agustin, il y a eu aussi la balade en jeep pour aller voir d'autres sites et quelques cascades somptueuses.

Alto de los idolos : on ressent bien la magie du lieu
 avec ses hypogées gardées par des statues 



les statues semblent protéger la tombe qui se situe derrière


bonne ambiance dans la jeep





Comme ils étaient en train de refaire la route, ça a été sportif par moment. On a même poussé pour essayer de sortir un camion de son ornière, sans succès.



Sans oublier le site de « La Chaquira » où nous sommes allés à pied, et son site somptueux, difficile à rendre en photo.







On goûte aussi à la cuisine simple et goutue (mais pas toujours très variée) de la Colombie dans de petits restos à 7000 pesos (3€) le menu du jour)


des locaux me font aussi goûter a ces fruits bizarres mais délicieux



Et toujours ces fleurs exotiques partout...


Et puis aussi des bananes rouges !   (mais pas comestibles)  (la photo est à l'envers au fait... cherchez pas... :)


D'ailleurs, qui saura identifier cet arbre particulièrement étrange ?



J'élis domicile dans la casa de Francois, un français installé depuis 20 ans en Colombie.
Un petit coin de paradis à 7€ la nuit en dortoir. J'y croise des anglais, des canadiens, des français, des suisses, …








Depuis le début de mon voyage, je cherchais un petit coin de nature pour me poser et je profite de la vie et aussi du temps pour vous écrire ces billets.




C'est d'ailleurs là, en compagnie de deux français Pierre et Noé (photo)  que je décide de tenter l'expérience shamanique de l'ayahuasca. Un puissant hallucinogène qui fait vomir et te permet de découvrir ton animal totem si l'on en croit la littérature sur le sujet:)

A suivre au prochain numéro ;)

vendredi 22 mai 2015

Viva Colombia !

Bon, c'est vrai, il s'est fait attendre, mon premier billet sur la colombie !
Il faut dire que j'écris surtout quand je m'ennuie ou que je n'ai rien d'autre à faire, et bonne nouvelle : en Colombie, je ne m'ennuie vraiment pas.

J'ai aussi fini par zapper un billet de conclusion sur Cuba que j'aurais voulu écrire sur une coloration plus politique de ce système à bout de souffle et de ses ingeniosités, mais que j'avais du mal à l'accoucher. Tout cela étant désormais derrière moi, je m'y collerai peut être un jour de pluie ou d'ennui.

Le 8 mai je suis donc arrivé à Bogota. Je perds d'emblée 20 degrés, et prends 2600 m d'altitude. Le choc ! J'y gagne aussi le sourire et l'accueil des colombiens absolument adorables et tous désireux de gommer l'image négative de leur pays à l'international (narco, guerrilla, violence, …)

Je pose le sac au charmant hostel Anandamaya, ses patios, ses hamacs, sa fontaine...
Premier achat : une carte sim avec son forfait data... Ouf, le geek frustré de sa connexion pendant 18 jours à Cuba respire enfin !

Le lendemain soir je débarque à la réunion des couchsurfers francophones de Bogota. C'est une soirée d'échanges linguistiques entre français et colombiens, mais en fait, sur la quinzaine de personnes présentes, je suis le seul français. Je joue au prof de français, et passe une excellente soirée en profitant de la gentillesse et la chaleur de l'accueil colombien.

Pendant quelques jours, je découvre le vieux quartier historique de la Candelaria, je suis une visite guidée « street art », grimpe au Cerro de Montserrat, visite le musée Botero, et cerise sur le gateau le musée de l'Or, sans doute l'un des plus beaux d'Amérique du sud.
Tout cela en compagnie des joyeux drilles rencontrés à l'hotel, parmi lesquels Paige, du Canada, et Jessica, des Etats unis, mais qui vit au Panama au milieu de la jungle depuis presque deux ans.


STREET ART
l'absence de législation ad_hoc permet aux graffeurs de s'exprimer en quasi toute liberté 


Nous avons la chance d'avoir un guide particulièrement compétent qui nous explique les techniques et la philosophie contestataire du street art





MUSEO DEL ORO
quelques unes des petites merveilles du "musée del oro" de Bogota

quand on pense que les espagnols les fondaient en lingots pour les importer en Europe...

la figure du Shaman chauve souris

le kit complet du grand prêtre pour impressionner ses fidèles

sans doute la représentation d'une offrande aux dieux (un radeau d'où on larguait des trésors au fond d'un lac)

le cerro de Montserrat vu d'enbas (nous on est montés à pied)

et la vue d'en haut... :)
 LE CHARME DE LA VIEILLE VILLE DE BOGOTA (la candelaria)







présence armée bon enfant mais encore forte dans les zones touristiques



LE MUSEE BOTERO

La joconde, vu par Botero

Le soir, on goûte aux joies de la cuisine collective de l'auberge de jeunesse, où chacun apporte sa contribution au menu du diner (mon apport sera des bananes flambées au rhum de cuba ;))
La scène se reproduira à plusieurs reprises dans les semaines qui vont suivre.
J'en profite aussi pour changer mon petit sac à dos qui tombe en pièces détachées et qui m'avait fidèlement suivi depuis le pérou il y a quatre ans. Je le remplace par un  petit sac à dos en cuir multi poche bradé à 85000 pesos (environ 30 €). Chouette ça me fait un souvenir utile de plus (voir précédent billet).

Le 12, j'emboîte le pas à Paige qui doit rencontrer des copains là bas, et Jessica qui descend vers Cali histoire de ne pas m'encroûter.

Cali est une grande ville, moins de charme, plus de chaleur. Toutefois la vieille ville dans le quartier San Antonio a quand même des trésors

glace pilée et sirop, un délice quand il fait chaud

encore et toujours des superbes patios (j'en veux un !)

encore et toujours le street art

 je ne m'éternise pas à Cali, mais goûte au chantaduro un tubercule dont le goût rappelle la pomme de terre, que l'on mange avec du sel et du miel , et suis Claire, une souriante australienne, jusqu'à la charmante ville coloniale de Popayan, la ville blanche !

Je  retrouve à Popayan le charme et l'authenticité des villes andines du Pérou, la gentillesse des locaux, les petits bus qui montent dans les vallées au son de la musique andine.





On goûte aux joies des sources thermales (à 38°) d'Aguatibia, à Coconuco, à deux heures de bus de là.



Je prends un bon coup de soleil sur les épaules, car la journée étant nuageuse, j'ai négligé la crème solaire et passe deux heures à mijoter dans l'eau chaude au milieu d'un paysage de montagne splendide mais frais.



A Popayan, on fait aussi la connaissance de Harry, un colombien qui collectionne les pièces de monnaie du monde entier (il en possède une collection impressionnante et projette une expo).



On lui fait cadeau des quelques monnaies gardées de nos voyages précédents, et il nous fait découvrir des recoins méconnus de la ville , en nous faisant notamment entrer dans la plus vieille université de Popayan, encore en fonction. Il est flic et connait tout le monde, ça aide !:)



Il nous fait aussi goûter aux empanadas de pipian (petits, fourrés aux légumes, et relevés d'une sauce piquante).
après deux jours et demi à Popayan, je laisse à regret Claire poursuivre seule vers l'équateur et c'est en compagnie d'Elif, timide citoyenne turque que je prends le bus pour San Agustin, charmant village mais aussi site archéologique majeur d'Amérique latine.

A suivre !!