mardi 28 novembre 2017

Dahab


28/11 Dahab

Me voici donc dans la deuxième moitié de mon voyage en terre Egyptienne, pour une dizaine de jours au bord de la mer rouge, dans le golfe d'Aqaba, à Dahab précisément.




(Pour m'y rendre, à la sortie de l'aéroport de Charm el Cheikh, j'ai craqué pour un taxi qui pour 350 LE m'a emmené directement à la porte de mon auberge. Bon, le chauffeur a essayé de me la faire à l'envers, mais ce coup là je ne me suis pas laissé faire).
Dahab est le parfait endroit pour se reposer du train d'enfer de visites pharaoniques des précédents jours.
A un peu moins de 100km au nord de Charm el Cheikh, ce petit village bédouin reconverti en station balnéaire « à la cool » offre des sites de plongée accessibles facilement depuis le rivage. Comme j'ai apporté mes palmes tuba et masque (15 euros chez Decathlon), il n'y a même pas besoin de passer par un « dive center » pour aller faire trempette. 



Le "front de mer" de Dahab


Je commencerais par le site de Light house, une parfaite mise en bouche, joli et très accessible, mais petit et un peu bondé. Egalement au programme le « Blue Hole », en compagnie de Spencer, David et Rita, sous la houlette de Mohammed notre chauffeur/guide, histoire d'amortir les frais de taxi. Le Blue Hole, à une demi heure de route au nord de Dahab, est un site de réputation mondiale. Oui c'est pas mal, mais pas mal de monde aussi. On enchaîne avec le « canyon », moins fréquenté et que j'ai trouvé plus beau en terme de diversité piscicole. Mais mon dieu qu'est ce que j'ai pu avoir froid ! Je ressors de l'eau à chaque fois en grelottant et totalement tétanisé. On a beau être en Egypte, c'est quand même l'hiver. C'est décidé, pour mes prochaines sessions de Snorkelling, je loue un « wet suit ». Ce sera le cas deux jours plus tard pour aller sur le site de Three pools et le Napoleon Reef tout au sud de Dahab, et toujours en compagnie de David et Rita, un couple hongrois très sympa et que mes tentatives pour pratiquer le Hongrois amuse beaucoup, et de Nora, Franco-algérienne en villégiature en Egypte pour notamment perfectionner son arabe.
Malheureusement dès la deuxième plongée mon appareil photo sous marin prend l'eau et rend l'âme.:( Il n'y aura donc pas qu'une photo de moi des fantastiques fonds sous marins et sa population de poissons variés et multicolores que j'ai l'occasion de voir, sans parler des coraux de toutes formes et couleurs.

Pour le reste, je triche ! Voici, trouvés sur google image un apercu de ce que j'ai pu apercevoir sous la surface de l'eau. Pour ceux qui n'ont jamais goûté à la plongée, on ne soupçonne pas l'infinie diversité de couleurs visibles sous la mer qui, vue du dessus, paraît au contraire bien monotone.










Une "rascasse volante" une saloperie de poisson empoisoné et agressif qui plus est. Je l'ai observé à distance, mais j'ai sursauté quand ma main a heurté une algue à ce moment là







Entre chacune des ces plongées s'intercalent des journées de glande totale bien relaxantes dans le petit « Dahab Plaza Hotel » fort sympathique, sa piscine glaciale et son patron Imad qui se met en 4 pour assurer à tous un séjour agréable. Comme en plus il y a une dizaine de chats et de chatons adorables, c'est le pied.

Le Dahab Plaza Hotel, une petite auberge toute simple, sa petite piscine, son bougainvillée...


Snow, la coqueluche des résident(e)s, une adorable boule de poils blanche
Husky, avec ses yeux vayron est super amical

Depuis la terrasse de l'Hotel, on peut admirer les étoiles...  Saurez vous reconnaitre cette constellation qui m'accompagne dans tous mes voyages ?


Au fur et à mesure, je prends mes marques et repère les petits restos pas cher (repas à 15 LE,soit moins d'un euro) pour diversifier mon régime (jusqu'ici à base de Kochery) par des sandwiches falafel délicieux à 5-10 LE. Dans la partie « touristique » de Dahab les menus démarrent plutôt à 100 LE (mais certes, le resto est en bord de plage... On paie la vue).

Mes partenaires de plongée repartis, je me rends tout seul sur le récif corallien de la lagune au sud de Dahab. L'expérience est assez magique. Il n'y a absolument personne sur la plage de caillou (pas de sable fin ici), on nage 5 min pour atteindre le récif que l'on aperçoit depuis la plage (car les vagues déferlent dessus), et sur le « tombant » c'est encore un festival de poissons de toutes formes et toutes couleurs. Et tout ca pour moi tout seul ! Je reste quasiment une heure à flotter entre deux eaux, armé de mon tuba, avec l'impression d'être un explorateur des fonds sous marins facon Cousteau, mais regrettant de ne plus avoir d'appareil photo pour immortaliser les scènes..

Reste encore quelques jours pour apprécier quelques plongées à la cool. Je vais sans doute aussi m'offrir une ou deux plongées « bouteilles » même si ce n'est pas franchement indispensable pour apprécier les fonds marins tant ils sont accessibles, mais elles sont tellement pas chères (premiers prix à moins de 20euros) que ce serait dommage de ne pas en profiter. Au programme aussi, une petite virée dans le désert pour profiter du Coloured Canyon au sujet duquel j'ai lu des merveilles avant le retour au Caire en bus de nuit (10h de trajet ) pour prendre l'avion de retour le 6/12.

vendredi 24 novembre 2017

Abydos - Dendérah

21/11

Pour aujourd'hui, je me suis laissé convaincre par Rohini de l'accompagner pour une excursion vers les temples d'Abydos et de Denderah, respectivement à 170 et 70 km au nord ouest de Louxor. Elle a besoin d'un compagnon de voyage pour partager les frais. Louxor et son harcèlement de rue permanent ne m'attire plus, et c'est l'occasion de voir autre chose. De plus, Rohini a négocié comme une forcenée pour décrocher l'excursion à 50$ (à diviser par deux, donc).
Départ vers 7h30, mais à l'arrivée au check point de la route du désert, il semble y avoir un problème. Après avoir parlementé avec les flics, le chauffeur se tourne vers moi : "you have 50 pounds please, government money". La route est interdite aux étrangers depuis le regain d'activités terroristes dans le désert, et il faut filer un petit bakchich pour pouvoir passer... Je m'exécute sans maugréer car sinon, il faut prendre la route lente qui longe le Nil et on doublera notre temps de parcours, sinon plus.
2 heures plus tard on arrive devant le temple dédié à Osiris d'Abydos, construit par Séti premier et "amélioré" ( c'est à dire " récupéré") par Ramsès II.

Le temple d'Abydos, consacré à Osiris

Abydos : les colonnes massives de l'entrée

Les anciens égyptiens aidés par les extra-terrestres ?
Dès l'arrivée, notre guide attire notre attention sur d'étranges hieroglyphes placés en hauteur et semblant représenter un hélicoptère, un char de combat et une soucoupe volante.  

Le linteau qui a déchaîné les fantasmes des fans de "stargate" avec "hélicoptère" et "char de combat"

J'en avais entendu parler et je suis ravi d'y être confrontés alors que je ne savais pas qu'il s'agissait de ce temple. 
Ces hiéroglyphes sont la "preuve" pour certains conspirationnistes que les anciens égyptiens auraient bénéficié de l'aide de civilisations avancées pour leurs réalisations. En réalité, il s'agit d'un palimpseste, procédé par lequel la réutilisation d'un support d'écriture (et donc le recouvrement de deux mots) créent l'illusion d'un nouvelle forme. Dommage, ca faisait une belle histoire invraisemblable... :D




Une fois à l'intérieur du temple, c'est l'émerveillement. Les sculptures sont dans un état de conservation stupéfiant. La finesse des gravures, qui ont souvent conservé leurs couleurs d'origine est toute simplement incroyable. C'est  à ce moment là que je me suis dis que j'avais bien fait de venir.

Scène d'offrande aux Dieux : Ici le pharaon indique qu'il a fait construire le temple en l'honneur d'Osiris

Le Pharaon recoit les insignes du pouvoir des Dieux
Abydos est également célèbre pour la "table d'Abydos" qui contient la liste (presque) complète des 76 pharaons qui ont précédé Sethi depuis la toute première dynastie. Cette liste fut précieuse pour comprendre et connaitre l'histoire dynastique égyptienne.
Toutefois, c'est aussi la preuve de la manipulation de l'histoire "officielle" puisque manquent à l'appel deux noms que j'ai évoqué dans mes précédents billets : Hatchepsout (car c'était une femme) et Akhénaton (le pharaon hérétique) censés n'avoir donc jamais existé.



Isis, sous la forme d'un petit oiseau, ressuscite Osiris en se posant sur son "petit oiseau" à lui 

Isis (ou Hathor , on s'y perd...) donnant le sein au pharaon pour accréditer sa nature divine

Spotlight : le rayon lumineux devait probablement éclairer une statue à certaines date/heures de l'année. Des "jeux de lumière" que l'on retrouve aussi dans de nombreuses églises chrétiennes (Orcival, Vézelay, ...)

A l'arrière du temple se trouve ce qui est probablement les restes de la tombe de Sethi premier.
Obsédé par mes parallèles entre civilisations antiques, j'y retrouve des analogies avec le Cairn de Gavrinis en Bretagne, ou les tombes précolombiennes de San Augustin en Colombie : il semble que dans toutes les civilisations, on ait aimé enterrer les grands hommes sous d'immenses blocs de pierre gardés par des statues et enterrés sous un monticule de terre ou de pierre. Et ce quelque soit les périodes ou la localisation géographique...

L'Osireion

On retrouve aussi ce "mur inca" avec ses blocs de pierre caractéristiques avec leur protubérances (destinés sans doute à la manipulation des pierres.

Après Abydos, en route pour Dendérah. Mais en sortant d'Abydos, on a droit à une véritable escorte de pick up avec militaires armés jusqu'aux dents. Dans ces cas là, on ne sait pas si on doit se sentir rassurés ou au contraire inquiet :D.

A Dendérah, on change carrément de style et d´époque puisque c'est un temple de l´époque Ptolémaïque, c'est à dire près de 1000 ans après Abydos. Il y a pourtant une grande continuité architecturale.

La dynastie des Ptolémée descend d'un des généraux d'Alexandre le Grand qui après sa conquête de l'Egypte a eu la bonne idée d'adopter les us et coutumes (et religion) du pays. C'est donc à eux que l'on doit la fameuse "Pierre de Rosette" qui permit à Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes. La pierre de Rosette est un décret affirmant l'autorité de Ptolémée V sur le pays,  rédigé en grec, démotique et en hiéroglyphe ce qui permit de décrypter ces derniers.
Il est incroyable de constater la continuité de la civilisation égyptienne qui a duré près de 2500 ans, soit davantage que la période qui nous sépare de la naissance du Christ !

Dendérah est un temple consacré à la désse Hathor. C'est la déesse de l'amour, de la musique, de la joie et de la maternité. Souvent associée à la Déesse Aphrodite, elle est parfois symbolisée sous la forme d'une vache. C'est aussi la femme de Horus, le dieu à tête de faucon, fils d'Isis et d'Osiris.
Le temple d'Hathor à Denderah


Résurrection d'Osiris par Isis et Neftis 

Martelage de la tête d'Hathor par les chrétiens coptes : Hathor, déesse du plaisir n'a pas eu l´heur de leur plaire. Quels peines à jouir ces curetons. 

Toujours le linteau des portes avec le double cobra ailé en protection

Salle Hypostyle du temple de Dendérah

Cléopatre, présentant Césarion aux Dieux

Hathor donnant le sein au Pharaon

Une figure intacte de Hathor, avec ses oreilles de vache
Après Denderah, retour à Louxor et petite explication avec notre guide qui semble considérer que le pourboire est obligatoire, je lui explique que j'ai dépensé mon budget "pourboire" en payant le Bakchich de la "route du désert" et on en reste là mais il n'est pas content. Tant pis pour lui, il faudra arrêter de prendre les touristes pour des vaches à lait aux fonds et mamelles inépuisables...

Reste une superbe expérience dans des temples très différents de ceux que j'ai pu voir jusqu'ici et surtout totalement déserts (car en dehors des sentiers battus), après les foules de Karnak et Louxor. De plus, ici,  pas de taxe "photo" , on soigne d'autant plus le touriste qu'il se fait rare.

Demain changement complet de destination avec départ pour Dahab sur la côte orientale du Sinaï pour une dizaine de jours au bord de la mer rouge (Golfe d'Aqaba pour être précis) et espérons le de belles plongées dans une mer pas trop froide.


PS : pour ceux qui ont entendu parler de l'attentat dans le Sinaï, c'est dans le nord a 6 heures de route de la où je suis maintenant. Tout va bien... pour moi.

mercredi 22 novembre 2017

Louxor, j'adore !

18/ 11
Arrivée à Louxor après une mauvaise nuit dans le train, et check in pas très chaleureux au Happy land hostel, mais en fait c'était juste le cuisinier qui dépannait son patron.
Visite du Musée de Louxor, moins prolifique que celui du Caire mais dont les quelques pièces sont splendides et très bien mises en valeur. Juste l'impression de se faire traire encore un peu plus puisqu'il faut là aussi acquitter le droit de faire des photos ! Du coup je n'en ai pas fait.  :-/

A la sortie, le harcèlement est bien pire qu'au Caire voire même désagréable (ou alors, c'est moi qui ai mal dormi « Hey what's your name, where you from, I make good price for you, no hassle, ... ») tout ca pour te fourguer une statuette en plastic made in China...

Heureusement je finit par trouver, dans un petit resto recommandé par le routard, le plat de Kochery à 15 LE (soit 75 centimes d'euro) , mélange de nouilles, oignons grillés, lentilles, et sauce tomate.


C'est LE plat national egyptien. Et quand je retourne à l'hôtel, le patron qui parle un anglais presqu'impeccable est de retour et il est très sympa. Il m'arrange pour le lendemain une visite pour la vallée des rois où sont enterrés une bonne partie des pharaons du nouvel empire.

19/11
réveil aux aurores et départ en petit groupe et mini bus pour la vallée des rois. Mais avant cela, visite du temple d'Hapshesut.








Hatshepsut (ici surnommée Hot chicken Soup par les contemporains) est l'une des seules « pharaonnes » à avoir régné sur l'Egypte. Une histoire rocambolesque (jusqu'à la découverte de sa momie) que je vous laisse découvrir sur Wikipédia.
On enchaîne avec visite d'un atelier de sculpteurs et son incontournable magasin attenant avant de rejoindre le graal de la vallée des rois.




La vallée des rois est l'endroit où sont enterrés la plupart des Pharaons de la XVIIIe dynastie.

Entrée à 160 LE (8e pour le droit de visiter 3 tombes sur les quelques dizaines visitables). Mais pour prendre des photos, il faut débourser 300 LE de plus ! Mais on se fout de qui ? ! Du coup peu de photos de l'intérieur des tombes mais j'arrive à voler quelques clichés en glissant un (petit) billet à un surveillant compréhensif.

Rentrer dans une tombe est absolument fascinant. C'est superbe et magique à la fois. C'est donc d'ici que viennent la plupart des trésors découverts au nusée du Caire ! Les murs sont couverts de hyéroglyphes et scènes de la vie du Pharaon, ayant pour la plupart conservé leurs couleurs d'origine.


En fin d'AM visite du temple de Louxor toujours en compagnie de Seigen mais aussi Rohini, de New Dehli. By night le lieu prend une ambiance encore plus magique, même s'il faut faire un peu abstraction de la foule et de sa forêt de selfie stick.



Le cousin de notre obélisque de la place de la concorde !








20/11
Départ tardif à 8h, toujours avec Seigen et Rohini, pour le clou du spectacle : le temple de Karnak. Ou plutôt devrait on dire LES temples de Karnak, car c'est le plus grand complexe religieux jamais construit au mode... il y a 4500 ans ! 

Maquette du temple de Louxor dans le visitor's center
Une guide locale nous initie à la lecture de quelques Hiéroglyphes, youpi, du coup j'ai envie d'en apprendre encore plus.

Bon laissons parler les images.




La salle Hypostyle avec ses 134 colonnes papyriformes (en forme de papyrus) monumentales


des traces de peinture polychrome sur ces scènes d'offrandes aux Dieux

La scène de l'arbre de la vie

Le linteau des portes orné de cobras ailés symbole de protection

un autre angle de la salle Hypostyle

Pharaon conquérant foulant ses ennemis à ses pieds





Au retour je me gave de 300 g de pâtisseries orientales pour moins d'un euro. Mon régime sans sucre a vécu (c'est trop difficile en voyage qui consomme beaucoup d'énergie) mais là, ca valait le coup.

Demain expédition hors des sentiers battus, vers Abydos et Denderah avant de décoller vers la péninsule du Sinaï le lendemain. À suivre !