Buenos Aires
C'est dans l'avion qui, d'un coup
d'aile m'envole vers la Patagonie que je peux prendre le temps de
raconter ces premiers jours de voyage.

Ma première journée en solo à Buenos
Aires ((ici on dit BA, BsAs ou CABA (Ciudad Autonom de Buenos
Aires)) a commencé par la logistique : recharger les cartes SIM
et de Transport (Subte) aimablement prêtées par Ignacio. Il m'a
confié les clés de son appartement, je suis complètement autonome,
et « comme à la maison ».
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Un tracteur aquatique dans la reserva ecologica:) |
Je me rends dans la « reserva
ecologica » qui borde le front de mer. Le Lonely Planet
m'annonce des oiseaux, des iguanes, et autres animaux et je
m'émerveille à l'idée que cette grande ville héberge en son sein
un parc naturel. Bon, en fait c'est juste un grand parc avec des
chemins de terre en gravat,beaucoup de moustiques, quelques joggers,
et surtout, surtout, des avions qui passent en continu au dessus de
ma tête : nous sommes sur le couloir aérien de l'aéroport
Jorge Newberry ! Bon c'est sympa quand même mais un peu
survendu.
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vue sur la ville depuis la "reserva écologica" |
Le ciel devient menaçant et je me
laisse surprendre par une pluie diluvienne (vraiment diluvienne, les
caniveaux débordent). Je laisse passer le gros de l'orage et me
réfugie dans l'une des plus belle librairies au monde :
l'Atenéo est située dans un ancien théatre. Et c'est beau !
Vraiment beau. Plein de dorures, elle vend aussi ses livres à prix
d'or et héberge un salon de thé sur l'ex-scène du théatre.
Panorama Ateneo
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La librairie de l'Aténéo |
En sortant je retrouve Silvina, une
couchsurfeuse de BA qui a répondu à mon invitation à pratiquer le
français. Elle m'entraîne dans un petit resto du coin, et l'on
cause voyage & lectures (on partage quelques « livres
favoris » comme l'alchimiste, la prophétie des andes, ou le
petit prince).
Le lendemain, et sur ses bons conseils,
je me rends dans une « cueva » pour changer mes euros.
Kézaco une cueva ? C'est un
bureau de change au noir (mais les argentins préfèrent parler de
« change au « bleu »)
En effet l'Argentine présente la
particularité d'avoir plusieurs taux de change. L'inflation
galopante que connaît le pays fait que les argentins préfèrent
garder leurs économies en dollars ou en euros, plutôt que de subir
une dévaluation de 40 % par an sur leurs économies en pesos.
Cela n'a fait qu'entrainer une spirale à la baisse de la monnaie
argentine, et le gouvernement, après une crise majeure en 2001 a
introduit un strict contrôle des changes, au taux officiel d'environ
10 pesos pour un 1€ et largement taxé.
Cela ne fait pas les affaires des
argentins qui préférerait mettre leurs économies à l'abri de
l'inflation, ou pour ceux qui souhaitent voyager à l'étranger. Du
coup, un marché parallèle de devises s'est mis en place pour ceux
qui sont prêts à payer plus cher pour avoir des devises.
Dans l'avenidad Florida, l'artère
commerçante de la capitale, les changeurs de rue sont légion, mais
je préfère me rendre dans une « cueva » , sorte
d'officine officieuse où l'on me propose 13 pesos pour un euro au
lieu de 10. En changeant 500€, je gagne 1500 pesos par rapport au
taux officiel!
Comme la coupure maximale en Argentine
est de 100 pesos, ça fait beaucoup de papier monnaie dans la
banane !:D
J'ai l'impression d'avoir gagné à la
loterie, et je file commander un menu del dià à côté de la plaza
Francia, pour 75 pesos, ce qui fait 7€50 au taux officiel, mais
5€75 au taux « bleu ».
J'enchaîne avec un des sites les plus
visités de Buenos Aires : le cimetière de la Recoleta, une
sorte de père lachaise local, où sont enterrés plein de gens
riches et/ou célèbres. L'architecture funéraire y est ….
particulière ! Les monuments ostentatoires, et les cercueils
sont exposés sous leur petit mausolée. Bref il faut lever les yeux
et non regarder à terre pour voir les tombes.
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Un "gato" affectueux |
Je repère les dernières demeures de
quelques célébrités comme Raul Alfonsin, un ex président, ou
« Evita » Peron, l' icône de la nation Argentine.
Intrigué par la dévotion dont elle semble faire l'objet, je
découvrirai le soir, et via wikipédia, la vie de cette passionaria
adulée par les classes populaires argentine (et présente sur les
coupures de 100 pesos).
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Les témoignages des nombreux fans d'Evita sur sa tombe |
Le lendemain je décide de suivre une
visite guidée, ce qui est quand même plus sympa que de se promener
tout seul : les « free tours » abondent sur
couchsurfing et en compagnie d'Enrique, j'apprends plein de détails
sur la double fondation de la ville de Buenos Aires et l'histoire du
pays notamment le difficile passage de la décennie de dictature
militaire et l'histoire émouvante des «folles de la place de mai ».
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Buenos Aires a aussi son obélisque ! |
N'ayant pas vocation à dupliquer
wikipedia, je laisse ceux qui s'y intéresseront s'y référer ;)
mais je vous raconterai dans un prochain billet une anecdote amusante
sur l'influence majeure que la France a eu sur l'urbanisme de BA !
Le soir, Ignacio m'a réservé une
surprise : en compagnie de Luisina sa copine , il m'entraîne
dans un pub pour une jam session blues de haute volée. Je suis aux
anges, la musique est excellente, les (bons) interprètes se
succèdent, et bien sûr on m'invite sur scène. L'instant
jubilatoire d'un solo sur un blues en espagnol sera capturé sur
vidéo par Ignacio (à suivre) pendant que Silvina prend des photos.
J'en profite pour vous donner la règle
du jeu de ce blog : plus vous commentez, plus je publie !
(dans la limite du temps et du Wifi à ma disposition bien sûr !:)
Ca me motive à écrire, et ça me
plaît énormément plaisir d'avoir vos retours. Je rappelle que
j'avais cessé de publier dans mon précédent blog faute de
commentaires alors ce n'est pas une menace en l'air;) !